du fort Saint-Nicolas ; puis, se retournant alors, il aperçut Fernand, qui était retombé pâle et frémissant sur sa chaise, tandis que Caderousse balbutiait les paroles d’une chanson à boire.
— Ah çà ! mon cher monsieur, dit Danglars à Fernand, voilà un mariage qui ne me paraît pas faire le bonheur de tout le monde ?
— Il me désespère, dit Fernand.
— Vous aimiez donc Mercédès ?
— Je l’adorais !
— Depuis longtemps ?
— Depuis que nous nous connaissons, je l’ai toujours aimée.
— Et vous êtes là à vous arracher les cheveux, au lieu de chercher remède à la chose ! Que diable, je ne croyais pas que ce fût ainsi qu’agissaient les gens de votre nation.
— Que voulez-vous que je fasse ? demanda Fernand.
— Et que sais-je, moi ? Est-ce que cela me regarde ? Ce n’est pas moi, ce me semble, qui suis amoureux de mademoiselle Mercédès, mais vous. Cherchez, dit l’Évangile, et vous trouverez.
— J’avais trouvé déjà.
— Quoi ?
— Je voulais poignarder l’homme, mais la femme m’a dit que s’il arrivait malheur à son fiancé, elle se tuerait.
— Bah ! on dit ces choses-là, mais on ne les fait point.
— Vous ne connaissez point Mercédès, Monsieur : du moment où elle a menacé, elle exécuterait.
— Imbécile ! murmura Danglars : qu’elle se tue ou non, que m’importe, pourvu que Dantès ne soit point capitaine.
— Et avant que Mercédès ne meure, reprit Fernand