Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/310

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Il se préparait donc à retourner au palais Bracciano sans perdre un instant, quand tout à coup une idée lumineuse traversa son esprit.

Il songea au comte de Monte-Cristo. Franz allait donner l’ordre qu’on fît venir maître Pastrini, lorsqu’il le vit apparaître en personne sur le seuil de sa porte.

— Mon cher monsieur Pastrini, lui dit-il vivement, croyez-vous que le comte soit chez lui ?

— Oui, Excellence, il vient de rentrer.

— A-t-il eu le temps de se mettre au lit ?

— J’en doute.

— Alors, sonnez à sa porte, je vous prie, et demandez-lui pour moi la permission de me présenter chez lui.

Maître Pastrini s’empressa de suivre les instructions qu’on lui donnait ; cinq minutes après il était de retour.

— Le comte attend Votre Excellence, dit-il.

Franz traversa le carré, un domestique l’introduisit chez le comte. Il était dans un petit cabinet que Franz n’avait pas encore vu, et qui était entouré de divans. Le comte vint au-devant de lui.

— Eh ! quel bon vent vous amène à cette heure, lui dit-il, viendriez vous me demander à souper, par hasard ? Ce serait pardieu bien aimable à vous.

— Non, je viens pour vous parler d’une affaire grave.

— D’une affaire ! dit le comte en regardant Franz de ce regard profond qui lui était habituel ; et de quelle affaire ?

— Sommes-nous seuls ?

Le comte alla à la porte et revint.

— Parfaitement seuls, dit-il.

Franz lui présenta la lettre d’Albert.

— Lisez, lui dit-il.