trop riche, et qu’après me l’avoir prise ils me laissent tranquille et libre ; vous m’aimerez tout autant pauvre, n’est-ce pas, Morrel ?
— Oh ! je vous aimerai toujours, moi ; que m’importe richesse ou pauvreté, si ma Valentine était près de moi et que je fusse sûr que personne ne me la pût ôter ! Mais cette communication, Valentine, ne craignez-vous point que ce ne soit quelque nouvelle relative à votre mariage ?
— Je ne le crois pas.
— Cependant, écoutez-moi, Valentine, et ne vous effrayez pas, car tant que je vivrai je ne serai pas à une autre.
— Vous croyez me rassurer en me disant cela, Maximilien ?
— Pardon ! vous avez raison, je suis un brutal. Eh bien ! je voulais donc vous dire que l’autre jour j’ai rencontré M. de Morcerf.
— Eh bien ?
— M. Franz est son ami, comme vous savez.
— Oui ; eh bien ?
— Eh bien, il a reçu une lettre de Franz, qui lui annonce son prochain retour.
Valentine pâlit et appuya sa main contre la grille.
— Ah ! mon Dieu ! dit-elle, si c’était cela ! Mais non, la communication ne viendrait pas de madame de Villefort.
— Pourquoi cela ?
— Pourquoi… je n’en sais rien… mais il me semble que madame de Villefort, tout en ne s’y opposant point franchement, n’est pas sympathique à ce mariage.
— Eh bien ! mais, Valentine, il me semble que je vais l’adorer, madame de Villefort.