Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/329

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derrière les rideaux. Maintenant, Valentine, je jurerais que le comte a su que je désirais ce cheval, et qu’il a perdu exprès pour me le faire gagner.

— Mon cher Maximilien, dit Valentine, vous êtes trop fantastique, en vérité… vous ne m’aimerez pas longtemps… Un homme qui fait ainsi de la poésie ne saurait s’étioler à plaisir dans une passion monotone comme la nôtre… Mais, grand Dieu ! tenez, on m’appelle… entendez-vous ?

— Oh ! Valentine, dit Maximilien, par le petit jour de la cloison… votre doigt le plus petit, que je le baise.

— Maximilien, nous avions dit que nous serions l’un pour l’autre deux voix, deux ombres !

— Comme il vous plaira, Valentine.

— Serez-vous heureux si je fais ce que vous voulez ?

— Oh ! oui.

Valentine monta sur un banc et passa, non pas son petit doigt à travers l’ouverture, mais sa main tout entière par-dessus la cloison.

Maximilien poussa un cri, et s’élançant à son tour sur la borne, saisit cette main adorée et y appliqua ses lèvres ardentes ; mais aussitôt la petite main glissa entre les siennes, et le jeune homme entendit fuir Valentine, effrayée peut-être de la sensation qu’elle venait d’éprouver !


fin du troisième volume.