Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/243

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homme ; soit qu’il n’ajoutât pas complètement foi à la docilité qu’il avait montrée, il le regarda fixement.

— Que voulez-vous, monsieur ? demanda Morrel, que je vous renouvelle ma promesse de ne rien faire ?

Le regard de Noirtier demeura fixe et ferme, comme pour dire qu’une promesse ne lui suffisait pas ; puis il passa du visage à la main.

— Voulez-vous que je jure, monsieur ? demanda Maximilien.

— Oui, fit le paralytique avec la même solennité, je le veux.

Morrel comprit que le vieillard attachait une grande importance à ce serment.

Il étendit la main.

— Sur mon honneur, dit-il, je vous jure d’attendre ce que vous aurez décidé pour agir contre M. d’Épinay.

— Bien, fit des yeux le vieillard.

— Maintenant, monsieur, demanda Morrel, ordonnez-vous que je me retire ?

— Oui.

— Sans revoir mademoiselle Valentine ?

— Oui.

Morrel fit signe qu’il était prêt à obéir.

— Maintenant, continua Morrel, permettez-vous, monsieur, que votre fils vous embrasse comme l’a fait tout à l’heure votre fille ?

Il n’y avait pas à se tromper dans l’expression des yeux de Noirtier.

Le jeune homme posa sur le front du vieillard ses lèvres au même endroit où la jeune fille avait posé les siennes.

Puis il salua une seconde fois le vieillard et sortit.

Sur le carré il trouva le vieux serviteur, prévenu par Valentine ; celui-ci attendait Morrel, et le guida par les