Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVIII

LE PROCÈS-VERBAL.

Noirtier attendait, vêtu de noir et installé dans son fauteuil.

Lorsque les trois personnes qu’il comptait voir venir furent entrées, il regarda la porte, que son valet de chambre ferma aussitôt.

— Faites attention, dit Villefort bas à Valentine qui ne pouvait celer sa joie, que si M. Noirtier veut vous communiquer des choses qui empêchent votre mariage, je vous défends de le comprendre.

Valentine rougit, mais ne répondit pas.

Villefort s’approcha de Noirtier.

— Voici M. Franz d’Épinay, lui dit-il ; vous l’avez mandé, monsieur, et il se rend à vos désirs. Sans doute nous souhaitons cette entrevue depuis longtemps, et je serai charmé qu’elle vous prouve combien votre opposition au mariage de Valentine était peu fondée.

Noirtier ne répondit que par un regard qui fit courir le frisson dans les veines de Villefort.

Il fit de l’œil signe à Valentine de s’approcher.

En un moment, grâce aux moyens dont elle avait l’habitude de se servir dans les conversations avec son père, elle eut trouvé le mot clef.

Alors elle consulta le regard du paralytique, qui se fixa sur le tiroir d’un petit meuble placé entre les deux fenêtres.

Elle ouvrit le tiroir et trouva effectivement une clef.