le général, après lui avoir bandé les yeux. Au nombre de ces trois membres était le cocher qui les avait amenés.
« Les autres membres du club se séparèrent en silence.
« — Où voulez-vous que nous vous reconduisions ? demanda le président.
« — Partout où je pourrai être délivré de votre présence, répondit M. d’Épinay.
« — Monsieur, reprit alors le président, prenez garde, vous n’êtes plus ici dans l’assemblée, vous n’avez plus affaire qu’à des hommes isolés ; ne les insultez pas si vous ne voulez pas être rendu responsable de l’insulte.
« Mais au lieu de comprendre ce langage, M. d’Épinay répondit :
« — Vous êtes toujours aussi brave dans votre voiture que dans votre club, par la raison, monsieur, que quatre hommes sont toujours plus forts qu’un seul.
« Le président fit arrêter la voiture.
« On était juste à l’endroit du quai des Ormes où se trouve l’escalier qui descend à la rivière.
« — Pourquoi faites-vous arrêter ici ? demanda M. d’Épinay.
« — Parce que, monsieur, dit le président, vous avez insulté un homme, et que cet homme ne veut pas faire un pas de plus sans vous demander loyalement réparation.
« — Encore une manière d’assassiner, dit le général en haussant les épaules.
« — Pas de bruit, monsieur, répondit le président, si vous ne voulez pas que je vous regarde vous-même comme un de ces hommes que vous désigniez tout à l’heure, c’est-à-dire comme un lâche qui prend sa faiblesse pour bouclier. Vous êtes seul, un seul vous répondra ; vous avez une épée au côté, j’en ai une dans cette canne ; vous n’avez pas de témoin, un de ces messieurs