Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/281

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avaient pleurés ; ils mourront avant leurs fils, et leurs fils les pleureront.

— Mais ce n’est pas le tout.

— Comment ce n’est pas le tout !

— Non ; vous saviez qu’ils allaient marier leur fille…

— À M. Franz d’Épinay… Est-ce que le mariage est manqué ?

— Hier matin, à ce qu’il paraît, Franz leur a rendu leur parole.

— Ah ! vraiment… Et connaît-on les causes de cette rupture ?

— Non.

— Que m’annoncez-vous là, bon Dieu ! madame… et monsieur de Villefort, comment accepte-t-il tous ces malheurs ?

— Comme toujours, en philosophe.

En ce moment, Danglars rentra seul.

— Eh bien ! dit la baronne, vous laissez M. Cavalcanti avec votre fille ?

— Et mademoiselle d’Armilly, dit le banquier, pour qui la prenez-vous donc ?

Puis se retournant vers Monte-Cristo :

— Charmant jeune homme, n’est-ce pas, monsieur le comte, que le prince Cavalcanti ?… Seulement, est-il bien prince ?

— Je n’en réponds pas, dit Monte-Cristo. On m’a présenté son père comme marquis, il serait comte, mais je crois que lui-même n’a pas grande prétention à ce titre.

— Pourquoi ? dit le banquier. S’il est prince, il a tort de ne pas se vanter. Chacun son droit. Je n’aime pas qu’on renie son origine, moi.

— Oh ! vous êtes un démocrate pur, dit Monte-Cristo en souriant.