Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bâti sur cette somme un avenir miraculeux d’éternelle sécurité.

— Vous dites cela, mon ami, continua la pauvre mère ; mais d’abord acceptons-nous ces trois mille francs ? dit Mercédès en rougissant.

— Mais c’est convenu, ce me semble, dit Albert d’un ton ferme ; nous les acceptons d’autant plus que nous ne les avons pas, car ils sont, comme vous le savez, enterrés dans le jardin de cette petite maison des Allées de Meilhan à Marseille.

— Avec deux cents francs, dit Albert, nous irons tous deux à Marseille.

— Avec deux cents francs ! dit Mercédès, y songez-vous, Albert ?

— Oh ! quant à ce point, je me suis renseigné aux diligences et aux bateaux à vapeur, et mes calculs sont faits.

Vous retenez vos places pour Châlons, dans le coupé : vous voyez, ma mère, que je vous traite en reine, trente-cinq francs.

Albert prit une plume, et écrivit :


Coupé, trente-cinq francs, ci 
 35 fr.
De Châlons à Lyon, vous allez par le bateau à vapeur, six francs, ci 
 6 fr.
De Lyon à Avignon, le bateau à vapeur encore, seize francs, ci 
 16 fr.
D’Avignon à Marseille, sept francs, ci 
 7 fr.
Dépenses de routes, cinquante francs, ci 
 50 fr.


―――――
Dépenses de route, Total 
 114 fr.


Mettons cent vingt, ajouta Albert en souriant, vous voyez que je suis généreux, n’est-ce pas, ma mère ?