aperçurent Morrel debout, pâle, bouleversé, terrible.
Voici ce qui était arrivé :
À son heure habituelle, et par la petite porte qui conduisait chez Noirtier, Morrel s’était présenté.
Contre la coutume, il trouva la porte ouverte ; il n’eut donc pas besoin de sonner, il entra.
Dans le vestibule, il attendit un instant, appelant un domestique quelconque qui l’introduisit près du vieux Noirtier.
Mais personne n’avait répondu ; les domestiques, on le sait, avaient déserté la maison.
Morrel n’avait ce jour-là aucun motif particulier d’inquiétude : il avait la promesse de Monte-Cristo que Valentine vivrait, et jusque-là la promesse avait été fidèlement tenue. Chaque soir, le comte lui avait donné de bonnes nouvelles, que confirmait le lendemain Noirtier lui-même.
Cependant cette solitude lui parut singulière ; il appela une seconde fois, une troisième fois, même silence.
Alors il se décida à monter.
La porte de Noirtier était ouverte comme les autres portes.
La première chose qu’il vit fut le vieillard dans son fauteuil, à sa place habituelle ; ses yeux dilatés semblaient exprimer un effroi intérieur que confirmait encore la pâleur étrange répandue sur ses traits.
— Comment allez-vous, monsieur ? demanda le jeune homme, non sans un certain serrement de cœur.
— Bien, fit le vieillard avec son clignement d’yeux, bien !
Mais sa physionomie sembla croître en inquiétude.
— Vous êtes préoccupé, continua Morrel, vous avez