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Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/165

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M. Coumbes fut donc immédiatement tenté de connaître les raisons graves qui avaient décidé cette promenade matinale ; il se mit à genoux devant la fenêtre et, retenant son haleine, du regard il explora l’enclos.

D’abord, il ne vit rien ; puis, ses yeux s’habituant à l’obscurité, il aperçut une ombre qui se glissait le long de la maison, traînant après elle une échelle qu’elle appuya contre le mur qui séparait le jardin Coumbes de la propriété de M. Riouffe.

Sans même prendre la peine d’assurer convenablement cette échelle, l’ombre en gravit lestement les barreaux.

M. Coumbes se demandait si le fils de Millette, plus heureux que lui-même, aurait par hasard découvert quelque fruit dans les arbres sur lesquels se promenait inutilement, hélas ! depuis vingt ans, l’œil inquisitorial du maître.

Mais l’ombre, ou plutôt Marius, dépassa rapidement les régions soi-disant fructifères, et, parvenu au faîte du mur, il s’y établit à califourchon et fit entendre un léger coup de sifflet.

Il était évident que ce signal s’adressait à quelque habitant de la propriété voisine.

M. Coumbes éprouva ce que doit éprouver le voyageur qui, perdu dans les terribles solitudes des