Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/267

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et vol, c’est toi qui les a commis ? Dieu te place une seconde fois sur mon passage pour que je comprenne que le coupable, c’est toi. Je t’avais vu, le soir même, rôder comme un loup autour de nos maisons, et, à l’odeur du sang, aux traces de la rapine, je ne me suis pas écriée : « C’est lui qui a passé par-là ! » J’étais folle.

– Je ne te comprends pas ; je ne sais ce que tu veux dire.

– Que m’importe ! pourvu que les juges soient bien convaincus que c’est toi qui as tué M. Riouffe.

– M. Riouffe !

– Et que Marius ne s’est dénoncé, continua Millette à laquelle ses instincts maternels donnaient, en ce moment, une lucidité d’intuition merveilleuse, que parce qu’il ne voulait pas laisser accuser un innocent et qu’il ne pouvait pas livrer son père à la hache du bourreau…

– Marius ? dit Pierre Manas, qui commençait à comprendre. N’est-il pas brun, élancé, des moustaches noires ?

– C’est lui qui était avec moi lorsque, hier, tu t’es présenté à notre porte.

– Eh, tron de l’air ! reprit le bandit, auquel l’assurance ne faisait jamais défaut pendant bien longtemps, voilà un garçon qui fera honneur à son nom !

– Médite sur l’exemple qu’il te donne, Pierre.