Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/301

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intérêts de la communauté. Aussi ne vous adressez pas à ma femme, adressez-vous à moi.

– Alors, que voulez-vous ? balbutia M. Coumbes.

– Pardieu ! ce que je veux ? De l’argent, riposta impudemment le forçat ; ce qu’il vous plaira de donner à madame pour payer les bons services qu’elle vous a rendus pendant dix-neuf ans.

M. Coumbes, de livide qu’il était, devint verdâtre.

– Mais de l’argent, dit-il, je n’en ai pas.

Sur vous, je le crois, à moins que vous n’ayez votre magot dans votre paillasse ; et alors il serait sous vous. Mais, là ou ailleurs, en cherchant bien, je suis sûr que vous trouverez quelques billets de mille francs qui flânent dans quelque coin de votre chambre.

– Mais, alors, vous voulez donc me voler ? demanda M. Coumbes avec un étonnement qui fût devenu comique si la situation n’avait pas été si grave.

– Eh ! coquin de sort ! répliqua Pierre Manas, je ne chicane pas sur les mots, et, pourvu que vous abouliez au plus vite, tout ira bien ; sinon, dame ! j’ai mauvaise tête, je vous en préviens.

– De l’argent ! reprit M. Coumbes, auquel sa profonde avarice rendait quelque courage, n’y comptez pas, vous n’aurez pas un traître sou ; si je dois quelque chose à votre femme, qu’elle revienne demain.