Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

adressait à la pauvre femme les premiers mots de tendresse qu’il lui eût dits depuis qu’il la connaissait, tandis qu’éclatant en imprécations féroces contre son bourreau, il déplorait son sort avec des accents vraiment pathétiques et, ivre de rage, criblait de coups de pied le cadavre de l’assassin.

La réponse de M. Coumbes, les cris, les sanglots, les coups sourds qui venaient de l’appartement, jetèrent Madeleine – c’était elle qui avait appelé le maître du cabanon – dans une étrange perplexité. Celui-ci avait fait, et le jour et la nuit, une guerre si acharnée aux oisillons, que le coup de feu que la jeune fille avait entendu en entrant dans le jardin ne l’avait pas étonnée ; mais, aux paroles étranges que son voisin lui avait adressées, aux bruits sinistres qu’elle entendait, elle supposait une alternative de malheur : elle pensait, ou que M. Coumbes était devenu fou, ou qu’une nouvelle catastrophe était arrivée.

Elle appela au secours et, à tout risque, elle essaya d’ouvrir la porte.

Mais, comme nous l’avons dit, Pierre Manas connaissait trop bien son métier pour ne l’avoir point refermée derrière lui.

– Si vous voulez que j’aille à vous, il faut m’ouvrir. Ouvrez-moi, M. Coumbes ! criait Madeleine,