Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/310

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Madeleine plaça ses doigts sur la poitrine de Millette, et, à une pulsation du cœur, elle sentit que le principe de la vie n’était pas encore complètement éteint chez elle.

Effectivement, quelques minutes après, la blessée rouvrit les yeux.

Le premier mot qu’elle prononça, fut le nom de son fils. En l’entendant, Madeleine éclata en sanglots, et, se penchant sur le lit, elle entoura de ses bras la pauvre femme, et, la pressant sur son cœur :

– Il est sauvé ! s’écria-t-elle. Vivez, vivez, ma mère, pour partager notre bonheur !

Millette écarta doucement la jeune fille et la considéra pendant quelques instants avec un attendrissement qui révélait tout ce qui se passait dans son âme. Puis deux larmes roulèrent silencieusement le long de ses joues pâles.

– Vous l’aimez, dit-elle, je puis mourir. Ce n’est pas lui qui a frappé votre frère : l’assassin, le voilà. Témoignez-en, s’il est besoin. Prête à paraître devant Dieu, je le jure.

Et, soulevant sa main par un pénible effort, d’un geste elle indiqua Pierre Manas, dont on relevait le cadavre.

– C’est inutile, ma mère, reprit Madeleine ; son innocence pouvait se passer de votre témoignage ; en