Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/42

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pieds elle faisait encore ressortir la fine cambrure de sa taille et le magnifique développement de ses hanches.

En la voyant ainsi, dorée par les rouges reflets du soleil couchant, se détachant sur l’azur noirâtre de la mer, qui faisait le fond du tableau, M. Coumbes crut retrouver un des anges de feu qui lui avaient semblé si beaux tout à l’heure. Il voulut appeler Millette ; mais sa voix s’éteignit dans sa gorge desséchée, et alors il s’aperçut que son front était baigné de sueur, qu’il haletait, que son cœur battait à briser sa poitrine. En ce moment, Millette s’approcha, et, regardant M. Coumbes, elle s’écria :

– Ah ! mon Dieu, monsieur, comme vous êtes rouge !

M. Coumbes ne répondit pas ; mais, soit que son regard, ordinairement gris et terne, eût, ce soir-là, quelque chose de fulgurant, soit que les effluves magnétiques qui s’échappaient de sa personne eussent gagné Millette à distance, celle-ci rougit à son tour et baissa les yeux ; ses doigts, nerveusement crispés, jouèrent avec un fil de son jupon ; elle quitta son maître et rentra dans le cabanon.

Après quelques instants d’hésitation, M. Coumbes l’y suivit.

L’automne est le printemps des lymphatiques.