Page:Dumas - Le Salteador.djvu/16

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ICI
ONT ÉTÉ ASSASSINÉS LE FILS ET LE PÈRE.
ILS REPOSENT DANS LE MÊME TOMBEAU.
DIEU LEUR FASSE MISÉRICORDE !

Mais l’inscription la plus commune est celle-ci :

AQUI MATARON UN HOMBRE.

Ce qui signifie tout simplement « Ici, ils ont tué un homme.

Cette espèce de haie mortuaire s’étendait pendant l’espace d’une lieue et demie ou deux lieues, c’est-à-dire pendant toute la largeur de la vallée ; puis on traversait un petit ruisseau qui, côtoyant le village de Cacin, va se jeter dans le Xenil, et l’on rentrait dans la seconde partie de la sierra. Cette seconde partie, il faut l’avouer, était moins âpre et moins difficile à franchir que la première. Le sentier se perdait dans une immense forêt de pins ; mais il avait laissé derrière lui les défilés étroits et les rochers à pic. On sentait qu’on était arrivé dans des régions plus tempérées ; et, après avoir cheminé une lieue et demie dans les sinuosités d’une montagne ombreuse, on arrivait à découvrir une espèce de paradis vers lequel on descendait, par une pente inclinée, sur un tapis de gazon tout bariolé de genêts aux fleurs jaunes et embaumées, et d’arbousiers aux baies rouges comme des fraises, mais dont la saveur un peu grasse rappelle plutôt le goût