— Vous serez chevalier de mes ordres un mois après avoir pris le brevet de capitaine. — Page 156.
— « Souhaitez de bons chefs. »
— Eh bien ?
— Eh bien ! que nous dit M. Fouquet tous les jours ? « Quand donc serons-nous gouvernés ? » Le dit-il ? Voyons, Conrart, soyez franc !
— Il le dit, c’est vrai.
— Eh bien ! doctrine d’Épicure.
— Oui, mais c’est un peu séditieux, cela.
— Comment ! c’est séditieux de vouloir être gouverné par de bons chefs ?
— Certainement, quand ceux qui gouvernent sont mauvais.
— Patience ! j’ai réponse à tout.
— Même à ce que je viens de vous dire ?
— Écoutez : « Soumettez-vous à ceux qui gouvernent mal… » Oh ! c’est écrit : Cacòs politeuousi… Vous m’accordez le texte ?
— Pardieu ! je le crois bien. Savez-vous que vous parlez grec comme Ésope, mon cher la Fontaine ?
— Est-ce une méchanceté, mon cher Conrart ?
— Dieu m’en garde !
— Alors, revenons à M. Fouquet. Que nous répétait-il toute la journée ? N’est-ce pas ceci : « Quel cuistre que ce Mazarin ! quel âne ! quelle sangsue ! Il faut pourtant obéir à ce drôle !… » Voyons, Conrart, le disait-il ou ne le disait-il pas ?
— J’avoue qu’il le disait, et même peut-être un peu trop.
— Comme Épicure, mon ami, toujours comme