— Vous vous êtes trahi, dit la reine. — Page 272.
— Au revoir ! au revoir ! murmura de Wardes en se relevant et en ramassant son épée.
— Eh ! pardieu ! dit Raoul, je ne vous répète pas autre chose depuis une heure.
Puis, se retournant vers Buckingham :
— Duc, dit-il, pas un mot de tout cela, je vous en supplie ; je suis honteux d’en être venu à cette extrémité, mais la colère m’a emporté. Je vous en demande pardon ; oubliez.
— Ah ! cher vicomte, dit le duc en serrant cette main si rude et si loyale à la fois, vous me permettrez bien de me souvenir, au contraire, et de me souvenir de votre salut ; cet homme est dangereux, il vous tuera.
— Mon père, répondit Raoul, a vécu vingt ans sous la menace d’un ennemi bien plus redoutable, et il n’est pas mort. Je suis d’un sang que Dieu favorise, monsieur le duc.
— Votre père avait de bons amis, vicomte.
— Oui, soupira Raoul, des amis comme il n’y en a plus.
— Oh ! ne dites point cela, je vous en supplie, au moment où je vous offre mon amitié.
Et Buckingham ouvrit ses bras à Bragelonne, qui reçut avec joie l’alliance offerte.
— Dans ma famille, ajouta Buckingham, on meurt pour ceux que l’on aime, vous savez cela, monsieur de Bragelonne.
— Oui, duc, je le sais, répondit Raoul.