tout ce que vous aviez à me dire en me demandant une audience ?
Vous voilà tout armé, tout botté comme Amadis, dit Montalais. — Page 395.
Et le roi fit presque un pas en arrière.
Alors La Vallière, avec une voix brève et entrecoupée, avec des yeux desséchés par le feu des larmes, fit à son tour un pas vers le roi.
— Votre Majesté a tout entendu ? dit-elle.
— Tout quoi ?
— Tout ce qui a été dit par moi au chêne royal !
— Je n’en ai pas perdu une seule parole, Mademoiselle.
— Et Votre Majesté, lorsqu’elle m’eut entendue, a pu croire que j’avais abusé de sa crédulité ?
— Oui, crédulité, c’est bien cela, vous avez dit le mot.
— Et Votre Majesté n’a pas soupçonné qu’une pauvre fille comme moi peut être forcée quelquefois de subir la volonté d’autrui ?
— Pardon, mais je ne comprendrai jamais que celle dont la volonté semblait s’exprimer si librement sous le chêne royal se laissât influencer à ce point par la volonté d’autrui.
— Oh ! mais la menace, sire !
— La menace !… Qui vous menaçait ? qui osait vous menacer ?
— Ceux qui ont le droit de le faire, sire.
— Je ne reconnais à personne le droit de menace dans mon royaume.
— Pardonnez-moi, sire, il y a près de Votre Majesté même des personnes assez haut placées