Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/586

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dessert ? demanda-t-il cependant ; est-ce que vous ne vous effraierez pas un peu de tout ce bruit que font nos folies ?


— Buvons, messieurs, à la santé de madame de Bellières. — Page 576.

— Monseigneur, répliqua respectueusement Aramis, je commencerai par m’excuser près de vous de troubler votre joyeuse réunion ; puis je vous demanderai, après le plaisir, un moment d’audience pour les affaires.

Comme ce mot affaires avait fait dresser l’oreille à quelques épicuriens, Fouquet se leva.

— Les affaires toujours, dit-il, monsieur d’Herblay ; trop heureux sommes-nous quand les affaires n’arrivent qu’à la fin du repas.

Et, ce disant, il prit la main de madame de Bellière, qui le considérait avec une sorte d’inquiétude ; il la conduisit dans le plus voisin salon, après l’avoir confiée aux plus raisonnables de la compagnie.

Quant à lui, prenant Aramis par le bras, il se dirigea vers son cabinet.

Aramis, une fois là, oublia le respect de l’étiquette. Il s’assit :

— Devinez, dit-il, qui j’ai vu ce soir ?

— Mon cher chevalier, toutes les fois que vous commencez de la sorte, je suis sûr de m’entendre annoncer quelque chose de désagréable.

— Cette fois encore, vous ne vous serez pas trompé, mon cher ami, répliqua Aramis.

— Ne me faites pas languir, ajouta flegmatiquement Fouquet.

— Eh bien, j’ai vu madame de Chevreuse.