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LES FRÈRES CORSES

son frère. Je lui demandais son heure, ajoutant que j’avais pris l’engagement de lui remettre cette lettre à lui-même.

Pour me conduire au cabinet de son maître, où je devais écrire ce billet, le domestique me fit successivement traverser la salle à manger et le salon.

Je jetai les yeux autour de moi, avec une curiosité que l’on doit comprendre, et je reconnus les mêmes goûts dont j’avais déjà eu un aperçu à Sullacaro ; seulement, ces goûts étaient relevés de toute l’élégance parisienne. M. Louis de Franchi me parut avoir un charmant logement de garçon.

Le lendemain, comme je m’habillais, c’est-à-dire vers les onze heures du matin, mon domestique m’annonça à son tour M. de Franchi. J’ordonnai de le faire entrer au salon, de lui offrir les journaux, et de lui annoncer que dans un instant j’étais à ses ordres.

En effet, cinq minutes après, j’entrais au salon.

Au bruit que je fis, M. de Franchi, qui, par courtoisie sans doute, s’était mis à lire un feuilleton de moi, qui, à cette époque, paraissait dans la Presse, leva la tête.

Je demeurai pétrifié de sa ressemblance avec son frère.

Il se leva.

— Monsieur, me dit-il, j’avais peine à croire à ma bonne fortune en lisant hier le petit billet que m’a re-