— Et connaissez-vous bien ceux dont vous parlez, Monsieur ? demanda-t-il au Gascon.
— Si je connais Salcède ?
— Oui.
— Pas le moins du monde.
— Et le duc de Guise ?
— Pas davantage.
— Et le duc d’Alençon ?
— Encore moins.
— Savez-vous que M. de Salcède est un brave ?
— Tant mieux ; il mourra bravement alors.
— Et que M. de Guise, quand il veut conspirer, conspire lui-même ?
— Cap de Bious ! que me fait cela ?
— Et que M. le duc d’Anjou, autrefois M. d’Alençon, a fait tuer ou laissé tuer quiconque s’est intéressé à lui : La Mole, Coconas, Bussy et le reste ?
— Je m’en moque.
— Comment ! vous vous en moquez ?
— Mayneville ! Mayneville ! murmura la même voix.
— Sans doute, je m’en moque. Je ne sais qu’une chose, moi, sang-diou ! j’ai affaire à Paris aujourd’hui même, ce matin, et à cause de cet enragé de Salcède, on me ferme les portes au nez. Cap de Bious ! ce Salcède est un bélître, et encore tous ceux qui, avec lui, sont cause que les portes sont fermées au lieu d’être ouvertes.
— Oh ! oh ! voici un rude Gascon, murmura Robert Briquet, et nous allons voir sans doute quelque chose de curieux.
Mais cette chose curieuse à laquelle s’attendait le bourgeois n’arrivait aucunement. Le cavalier, à qui cette dernière apostrophe avait fait monter le sang au visage, baissa le nez, se tut et avala sa colère.
— Au fait, vous avez raison, dit-il, foin de tous ceux qui nous empêchent d’entrer à Paris !