du 29 fructidor, dernier, que, pour l’an x, j’étais porté au nombre des généraux en non-activité. Eh quoi ! je suis, à mon âge et avec mon nom, frappé d’une espèce de réforme ! Mes services passés devaient m’en garantir… Cependant, en 93, je commandais en chef les armées de la République… Je suis le plus ancien officier général de mon grade ; j’ai pour moi des faits d’armes qui ont puissamment influé sur les événements ; j’ai toujours conduit à la victoire les défenseurs de la patrie. Dites ! qui, plus que moi, reçut de votre part des témoignages d’estime ? Et voilà mes cadets de toute manière qui sont employés, et moi, je me trouve sans activité !… Voyons, général consul, j’en appelle à votre cœur ; permettez, que j’y dépose mes plaintes et que je remette entre vos mains ma défense contre les ennemis que je puis avoir. »
Huit jours auparavant ; mon père avait écrit au ministre de la guerre :
« J’ai reçu votre lettre du 29 du mois dernier ; qui m’annonce que, me trouvant sans destination, je suis compris au nombre des officiers généraux, en non-activité, et que je jouirai du traitement de sept mille cinq cents francs ; à partir du 1er vendémiaire an x.
» Les services que j’ai rendus à la nation me font croire sans peine que le gouvernement s’empressera de m’employer à la première occasion qui se présentera ; lorsque vous lui mettrez sous les yeux le tableau de ces mêmes services.
» Je ne parle pas des malheurs récents que je viens d’éprouver : Français, je les ai cependant supportés pour la France ! et, à ce titre, ces malheurs devraient me donner des droits à la reconnaissance nationale. On sait, d’ailleurs, que j’ai successivement passé par tous les grades militaires, depuis celui de soldat jusqu’à celui de général en chef, après les avoir tous gagnés à la pointe de mon épée, sans que l’intrigue y ait eu aucune part.
» Le mont Cenis, le mont Saint-Bernard ; la défense opiniâtre du 27 nivôse an vii devant Mantoue, où j’ai eu deux