Marie-Françoise Retou, mort le jour précédent, âgé d’environ soixante et seize ans, a été inhumé au cimetière, messe chantée en présence du clergé et du sieur Denis Nivarrat, bourgeois, du sieur Louis Régnault, aussi bourgeois, amis du défunt, qui ont signé. »
Par cette mort, le dernier lien qui retenait mon père à l’aristocratie se trouvait rompu.
III
Le nouvel enrôlé rejoignit son régiment, en garnison à Laon, vers la fin du mois de juin 1786.
Mon père, nous l’avons déjà dit, à l’âge de vingt-quatre ans qu’il avait alors, était un des plus beaux jeunes hommes qu’on pût voir. Il avait ce teint bruni, ces yeux marrons et veloutés, ce nez droit qui n’appartiennent qu’au mélange des races indiennes et caucasiques. Il avait les dents blanches, les lèvres sympathiques, le cou bien attaché sur de puissantes épaules, et, malgré sa taille de cinq pieds neuf pouces, une main et un pied de femme. Ce pied surtout faisait damner ses maîtresses, dont il était bien rare qu’il ne pût pas mettre les pantoufles.
Au moment où il se maria, son mollet était juste de la grosseur de la taille de ma mère.
La liberté dans laquelle il avait vécu aux colonies avait développé son adresse et sa force d’une manière remarquable ;