il en sortit aussitôt en déclarant le gérant du Corsaire non coupable.
Le procès de la Tribune succéda au procès du Corsaire. M. Bascans fut acquitté comme l’avait été M. Viennot.
Puis vint l’affaire du droit d’association. Dix-neuf membres de la société des Amis du peuple furent cités devant les jurés de la deuxième section. Ils étaient prévenus d’avoir été chefs et administrateurs d’une réunion politique de plus de vingt personnes.
Là, ce fut bien autre chose encore que dans les deux acquittements précédents !
Après trois quarts d’heure de délibération, M. Fenet, chef du jury, donna lecture de cette déclaration :
« Sur la première question : Y a-t-il eu association se réunissant à des jours marqués, pour s’occuper de politique ?
» Oui.
» Sur la seconde question : Les réunions avaient-elles lieu sans l’autorisation du gouvernement ?
» Oui. »
Vous comprenez qu’après ces deux affirmations, tout le monde croyait la condamnation des accusés certaine.
« Sur la troisième question : Les prévenus sont-ils coupables ?
» Non »
Et la salle tout entière éclata en applaudissements.
Ainsi, le droit d’association venait d’être consacré par le jury.
C’est que l’on commençait à être las de condamnations politiques. Une statistique venait d’être publiée, qui donnait la liste des condamnés de la Restauration : les Bourbons de la branche aînée avaient, en quinze ans, fait tomber cent dix-huit têtes, et condamné cent quatorze contumaces ; il y avait eu — pour politique, toujours, — dix-sept condamnations aux travaux forcés à perpétuité, dix-neuf aux travaux