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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/78

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

titre de duc de Reichstadt, et nous ordonnons, en même temps ; qu’à l’avenir toutes nos autorités, et chacun en particulier, lui donnent, en lui adressant la parole, soit de vive voix, soit par écrit, au commencement du discours et au haut de la lettre, le titre de duc sérénissime, et, dans le texte, celui d’altesse sérénissime.

» 2o Nous lui permettons d’avoir et de se servir d’armoiries particulières, savoir : de gueules à la fasce d’or, à deux lions passant dos tournés à droite, l’un en chef et l’autre en pointe, l’un ovale et posé sur un manteau ducal et timbré d’une couronne de duc ; pour support, deux griffons de sable armés, becquetés et couronnés d’or, tenant des bannières sur lesquelles seront répétées les armes ducales.

» 3o Le prince François-Joseph-Charles, duc de Reichstadt, prendra rang, tant dans la cour que dans toute l’étendue de notre empire, immédiatement après les princes de notre famille, et les archiducs d’Autriche^

» Il a été expédié deux exemplaires parfaitement semblables, et signés par nous, de la présente déclaration et ordonnance, qui doit servir d’information à chacun, afin qu’il ait à s’y conformer. L’un des exemplaires a été déposé dans nos archives privées de famille, de cour et d’État.

» Donné dans notre capitale et résidence de Vienne, le 22 juillet de l’an 1818, de notre règne le vingt-septième.

 » François. »


Il était impossible ; comme on le voit, de mieux déguiser ce pauvre intrus dont on avait honte dans la famille.

De son titre de Français, de son nom de Napoléon, il n’en est pas plus question que s’il n’y avait point de France, et que s’il n’y avait jamais eu d’Empire. Il n’aura plus de nom de famille : il aura un nom de duché ; il ne sera ni majesté ni sire : il sera altesse sérénissime.

De l’aigle française, de cette aigle qui, en 1804, volait des Pyramides à Vienne ; qui, en 1814, volait, de clocher én clocher, jusque sur les tours de Notre-Dame, il n’en est pas