bre et la solitude ; les autres aux vives couleurs, demandant du jour, du bruit, du soleil et des admirateurs.
Oh ! mes beaux bois, mes vastes ombrages, mes solitudes chéries, je vous ai revus depuis ; mais aucune ombre ne glissait plus sous vos arceaux verts et dans vos sombres allées… Qu’avez-vous fait de tout ce monde charmant, évanoui avec ma jeunesse ? Pourquoi donc d’autres générations ne sont-elles pas venues, pâles ou roses, vives ou nonchalantes, bruyantes ou silencieuses, remplacer celles-là ? Est-ce que cette efflorescence d’un instant a disparu à jamais ? Est-ce elle qui manque réellement, ou sont-ce mes yeux qui ne voient plus ?
Le soir, on partit pour Villers-Hellon. Tout était si bien distribué dans le délicieux petit château, que chacun avait sa chambre et son lit, et quelquefois nous nous y trouvions trente ou quarante.
J’ai raconté de quelles persécutions nocturnes le pauvre Hiraux avait été victime quand il venait nous visiter aux Fossés. Cette fois, c’était à notre tour de les subir.
Nos chambres avaient été machinées d’avance comme un théâtre de féerie.
Le machiniste en chef était le médecin de la maison, Manceau. Il avait remplacé un vieux médecin de Soissons, nommé M. Paroisse.
Je dirai tout à l’heure à quelle occasion il l’avait remplacé. Les aides machinistes étaient Louise, Cécile et Augustine.
Les victimes, désignées d’avance, étaient Hippolyte Leroy, de Leuven et moi.
Hippolyte Leroy était, à cette époque, un jeune homme de vingt-cinq à vingt-six ans, cousin de M. Leroy de Corcy.
Il sortait des gardes du corps, et était secrétaire de l’inspection de Villers-Cotterets.
Il devint plus tard mon cousin, en épousant Augustine Deviolaine.
Nos trois chambres communiquaient.
Nous montâmes dans nos chambres vers minuit et demi.
De Leuven se coucha le premier. À peine fut-il dans son lit, qu’il commença à se plaindre de démangeaisons insuppor-