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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/276

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

» M. de B***, flls de l’ancien intendant de la province, ira vous voir ; faites en sorte de lui être utile ; c’est un ami de la famille. Si l’on ne rétablit point les intendances, il se contentera d’une place de receveur général ; c’est bien le moins que l’on puisse faire pour un homme dévoué à son prince, et qui a été enfermé six mois pendant la Terreur.

» Je ne veux pas oublier de vous recommander M***. On lui reproche d’avoir servi tous les partis, parce qu’il a été employé par tous les gouvernements qui se sont succédé en France depuis vingt ans ; mais c’est un brave garçon, vous pouvez m’en croire ; il est le premier qui ait arboré la cocarde blanche ; d’ailleurs, il ne demande qu’à être conservé dans sa place de directeur des postes. Ayez soin de m’écrire sous son couvert.

» Je vous adresse ci-joints les papiers de mon beau-père ; il lui est dû, par les états du Languedoc, une somme de quarante-cinq mille francs qui ne lui a jamais été payée. J’espère qu’on ne vous fera pas attendre le remboursement, et que vous ne me refuserez pas de faire usage de ces fonds, si vous éprouvez un moment de gêne, ce qui n’est guère probable dans la position où vous devez être.

» Adieu, mon cher cousin, je vous embrasse pour toute la famille, en attendant le plaisir de venir bientôt vous voir à Paris.

» J. de P***. »

Réponse.

« Paris, ce 15 juin 1814.

» Vous ne sauriez croire, ma chère cousine, avec quel intérêt j’ai lu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, et combien j’ai mis de zèle à faire valoir les prétentions si justes et si légitimes de toutes les personnes que vous me recommandez. Vous ne serez pas plus étonnée que je ne l’ai été moi-même des obstacles que l’on m’oppose, et que vous ju-