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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/49

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

D’autant plus qu’on lisait en grosses lettres sur ladite affiche :

M. TALMA remplira le rôle de SYLLA.

Cependant, comme mieux valait y aller par l’entremise d’Adolphe, je m’informai immédiatement du gisement de la rue Pigalle, et je me mis en route.

Après bien des tours et des détours, j’arrivai à mon but vers neuf heures du matin.

Adolphe n’était pas encore levé ; mais son père se promenait dans le jardin.

J’allai à lui. Il s’arrêta, me laissant venir, la main étendue vers moi.

— Eh bien, me dit-il, vous voilà donc à Paris ?

— Oui, monsieur de Leuven.

— Pour longtemps ?

— Pour deux jours.

— Que venez-vous faire ?

— Je viens voir deux personnes : Adolphe et Talma.

— Ah çà ! vous êtes donc devenu millionnaire, que vous faites de pareilles folies ?

Je racontai à M. de Leuven la façon dont nous avions fait la route, Paillet et moi.

Il me regarda un instant.

— Vous arriverez, vous, me dit-il, vous avez de la volonté. Allons, courez éveiller Adolphe ; il vous conduira chez Talma, qui vous donnera des billets ; puis vous reviendrez déjeuner ensemble ici.

C’était bien là mon affaire. Je pris des renseignements sur la topographie intérieure de la maison, et je me lançai.

Je n’ouvris que deux portes avant de trouver la porte d’Adolphe : l’une était celle de Gabriel Arnault ; l’autre celle de Louis Arnault. Je m’étais égaré dans l’appartement du premier étage.

Louis me remit dans le bon chemin ; j’arrivai enfin chez Adolphe.