vendre ; je lui ai dit que j’allais t’envoyer chercher, et qu’il s’en informerait à toi-même. Je t’ai envoyé chercher… tu es venu… te voilà… Pyrame est vendu et tu n’en es-pas fâché ?
— Ma foi, non ! Le gredin était si voleur, que j’aurais été obligé de le donner ou de lui casser la tête… Il nous ruinait !
Cartier fit un mouvement des épaules, qui voulait dire : « Ce n’est pas difficile ! »
Puis, passant à un autre ordre d’idées :
— Te voilà donc revenu ? me dit-il.
— Vous le voyez bien.
— Tu t’ennuyais à Crépy ?
— Je m’ennuie partout.
— Que veux-tu donc faire ?
— Parbleu ! je veux aller à Paris.
— Et quand pars-tu ?
— Peut-être plus tôt que vous ne croyez.
— Ne pars pas sans me donner ma revanche.
— Soyez tranquille !
Avant de partir pour Crépy, j’avais battu Cartier à plate couture au billard.
— D’ailleurs, repris-je, si je pars, comme je ne partirai que par votre voiture, vous m’arrêterez sur le marchepied.
— C’est dit… Mais, cette fois, ce sera une partie à mort.
— À mort !
— Il faudra que les cinq napoléons restent sur la place.
— Vous savez que je ne joue jamais d’argent, et, quant à mes cinq napoléons, ils ont leur emploi.
— Allons, c’est bien… Adieu.
— Au revoir.
Et je quittai Cartier, avec un engagement pris. On verra où me conduisit cet engagement.
En rentrant à la maison, je trouvai Bamps, qui commençait à s’impatienter. La première voiture allant à Paris passait par Villers-Cotterets à huit heures du soir : il en était sept.
— Ah ! pon, dit-il, fous foilà !… Che ne gompdais blus sur fous.