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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Comme on ne lui répondait pas, le 20 et le 21, il gagnait les batailles de Bautzen et de Lutzen.

Le 10 juin, l’empereur était de retour à Dresde, espérant toujours l’armistice demandé.

Le 16 juin, MM. de Beausset et de Turenne furent chargés de la surintendance de la Comédie-Française.

M. de Beausset avait, dans ses attributions, les constructions du théâtre, le logement des acteurs, la composition du répertoire.

M. de Turenne s’était réservé les invitations et tout ce qui avait rapport à l’étiquette.

Le 19 juin, la Comédie-Française arriva.

La comédie seulement, c’est-à-dire, MM. Fleury, Saint-Phal, Baptiste cadet, Armand, Thénard, Vigny, Michot, Barbier ; et mesdames Thénard, Émilie Contat, Mézeray, Mars et Bourgoin.

Comme M. de Turenne, nous avons suivi l’étiquette, et mis ces messieurs et ces dames à leur rang d’ancienneté.

Tout avait été disposé pour les recevoir dès le 15 juin. On avait fait louer d’avance des maisons, des voitures et des domestiques.

Aussi, une heure après leur arrivée, les treize artistes étaient-ils installés.

Le lendemain, à minuit, mademoiselle Georges à son tour arrivait à Dresde.

À une heure, le duc de Vicence était chez elle.

Le lendemain, à sept heures du matin, elle était reçue par l’empereur.

Le même jour, un courrier partait avec mission de faire donner à Talma et à Saint-Prix l’ordre de partir, à l’instant même, pour Dresde, en quelque endroit de la France que cet ordre leur parvînt.

L’ordre atteignit Saint-Prix à Paris, et rejoignit Talma en province.

Douze jours après, Talma et Saint-Prix étaient arrivés, et la Comédie-Française se trouvait au grand complet. Un théâtre avait été construit, pour la comédie, dans l’orangerie du palais qu’habitait l’empereur.