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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 4.djvu/66

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Ôtant mon poil de chèvre,
Sur vous je l’étendis…
Faut-il que le froid vienne,
Néra,
Pour qu’il vous en souvienne ?
Ah ! ah !
Néra !

Adieu ! sous mon vieux hêtre
Je m’en reviens sans vous ;
Allez chercher pour maître
Un plus riche que nous…
Allez ! mon cœur se brise,
Néra !…
Pourtant, Dieu te conduise !
Ah ! ah !
Néra !

Je n’ai pas le courage
De te vouloir du mal ;
Sur nos monts crains l’orage ;
Crains l’ombre dans le val.
Pais longtemps l’herbe verte,
Néra !
Nous mourrons de ta perte,
Ah ! ah !
Néra !

Un soir, à ma fenêtre,
Néra, pour t’abriter,
De ta corne peut-être
Tu reviendras heurter ;
Si ta famille est morte,
Néra,
Qui t’ouvrira la porte ?
Ah ! ah !
Néra !