vantage pour son capitaine : une merlette de plus, et il le traitait comme lui-même.
Au reste, ceux qui voudront plus de détails sur ce point, ou une authenticité plus grande sur les détails que nous donnons, pourront consulter d’Hozier, registre IV, au nom Hugo.
Mais ce que ne dit pas d’Hozier, et ce que nous dirons, nous qui croyons aux noms prédestinés, c’est qu’en vieil allemand, le mot hugo est l’équivalent du mot latin spiritus ; souffle, âme, esprit !
Plus l’enfant était faible, plus il fallait se hâter de le baptiser. Le chef de bataillon Sigisbert Hugo, qui commandait, alors, à Besançon, le dépôt d’un régiment corse ; en voyant son troisième fils naître si chétif, jeta les yeux autour de lui, et lui choisit pour parrain Victor Faneau de la Horie, fusillé en 1812, comme ayant été l’âme de la conspiration dont Mallet était le bras.
Ce fut de lui que le poète reçut ce prénom de Victor, qui, réuni au nom, soit qu’il le précède où qu’il le suive, ne peut se traduire autrement que par ces mots : « Esprit vainqueur, — âme triomphante, — souffle victorieux ! »
Aussi le poëte n’eut-il jamais, comme son cousin maternel Chassebœuf, l’idée de s’appeler autrement que ne l’avait décidé le hasard de la naissance, et nous verrons même plus tard, quelque lustre que cette adjonction pût ajouter à son nom, qu’il refusa de s’appeler Hugo-Cornet.
Le père de Victor était un de ces rudes jouteurs, fils de la Révolution, qui prirent le mousquet en 1791, et qui ne déposèrent l’épée qu’en 1815. — D’autres la gardèrent jusqu’en 1830 ou 1848, et ce fut rarement un bonheur pour eux.
En 1795, il était lieutenant, et combattait dans la Vendée. Ce fut sa compagnie, laquelle faisait partie du détachement conduit par le commandant Muscar, qui prit Charette dans les bois de la Chabotière. Par un hasard étrange, ce fut le colonel Hugo qui prit Fra Diavolo dans la Calabre, et le général Hugo qui prit Juan Martin, autrement dit l’Empecinado, sur les bords du Tage ; c’est-à-dire les trois principaux chefs de