CLX
Nous n’en avons pas encore fini avec les événements écoulés en mon absence. Qu’on me permette de les rappeler : tel petit détail inconnu nous donnera la clef d’une émeute, nous expliquera le 5 juin, le 14 avril ou le 12 mai.
Puis il est bon qu’on sache qu’il y a des hommes qui n’ont jamais accepté ce gouvernement, contre lequel ils luttèrent dix-huit ans, et qu’ils finirent par renverser.
Ces hommes, il faut bien qu’on leur fasse la justice qui leur est due ; il faut bien que, malgré les calomnies, les injures, les procès auxquels ils ont été et sont encore en butte, il faut bien que leurs contemporains apprennent ce qu’il y avait d’honneur, de courage, de dévouement, de persistance, de loyauté en eux. Il est vrai que peut-être les contemporains ne me croiront pas… Qu’importe ! je l’aurai dit ; d’autres me croiront : la vérité est une de ces étoiles qui peuvent rester perdues des mois, des années, des siècles, dans les profondeurs du ciel, mais qui finissent toujours par être découvertes un jour ou l’autre. J’aime mieux être le fou qui se voue à la recherche de ces étoiles-là, que le sage qui salue et qui adore, les uns après les autres, tous ces soleils que nous avons vus se lever, que l’on nous a donnés pour des astres immuables, et qui, à tout prendre, n’ont jamais été que des météores plus ou moins durables, plus ou moins brillants, plus ou moins trompeurs, toujours fatals !
Le duc d’Orléans, comme on l’a vu, avait déjà fait bien du chemin ; il avait conquis la chambre des pairs ; — nous n’a-