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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 6.djvu/40

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS


CXXXIX


Pourquoi la recommandation du duc d’Orléans au sujet de ma croix avait échoué. — Le milliard d’indemnité. — Voyage de la Fayette en Auvergne. — Sa réception à Grenoble, à Vizille et à Lyon. — Voyage de Charles X en Alsace. — Varennes et Nancy. — Ouverture des Chambres. — Le discours royal et l’adresse des 221. — L’article 14. — La conquête d’Alger, et la reprise de nos frontières du Rhin.

Passons d’une soirée d’artiste à une soirée aristocratique, et qui fit un bien autre bruit !

Je veux parler de la fameuse soirée du Palais-Royal ; de la soirée donnée, le 31 mai 1830, par M. le duc d’Orléans à son beau-frère le roi de Naples.

Mais, auparavant, reprenons les choses d’un peu plus haut.

Pourquoi la recommandation de M. le duc d’Orléans au sujet de ma croix avait-elle eu si peu d’influence ?

C’est que, de jour en jour, et au fur et à mesure que sa popularité grandissait, son crédit baissait aux Tuileries.

C’est que, de jour en jour, le duc d’Orléans, enhardi, et pesant dans son esprit cette question qu’il fallait poser, m’avait-il dit, à un concile, et non à un prince du sang, laissait échapper contre la cour des paroles qui indiquaient une opposition plus ouverte.

C’est que, depuis l’entrée de M. de Polignac au ministère, c’est-à-dire depuis le lendemain de cette fameuse audience de Victor Hugo, reçu par le roi à Saint-Cloud, tout le monde s’attendait à une révolution.

Il fallait que cette révolution fût bien publiquement flottante dans l’air, puisque, pour mon compte, j’avais répondu à M. de Lourdoueix ce fameux j’attendrai, qui, eussé-je attendu, ne m’eût guère remis qu’à six mois.

Le 2 mars, la Chambre s’était ouverte.