ou militaire, ou après s’être revêtu de l’uniforme ou du costume du fonctionnaire ou de l’officier, ou en alléguant un faux ordre de l’autorité civile ou militaire. »
À mesure que Baude lisait, le serrurier portait la main à sa casquette ; à la fin de l’article, il écoutait le lecteur la tête découverte.
À cette manifestation de respect d’un homme du peuple envers la loi, la foule éclata dans un immense applaudissement.
Le commissaire insista ; le serrurier, obéissant à cette voix impérative, fit un mouvement pour entrer.
Baude s’effaça, et, lui livrant le passage :
— Faites ! dit-il ; vous savez qu’il n’y va pour vous que des travaux forcés.
Le serrurier s’arrêta une seconde fois. Les applaudissements redoublèrent.
Le commissaire renouvela l’ordre de crocheter les portes.
— Messieurs, dit Baude à haute voix, j’en appelle de M. le commissaire au jury, et des ordonnances à la cour d’assises. Les noms de ceux qui voudront témoigner de la violence qui m’est faite ?
Cinq cents voix répondirent à la fois.
À l’instant même, les crayons et les papiers circulèrent dans la foule avec une ardeur et une unanimité admirables ; chacun prenait à son tour le crayon, et inscrivait son nom et son adresse sur le papier. Puis on passait toutes ces adresses à Baude.
— Vous le voyez, monsieur, dit-il au commissaire de police, les témoins ne me manqueront pas.
— Ma foi ! monsieur le commissaire, dit enfin le serrurier, chargez qui vous voudrez de la commission ; quant à moi, je me récuse.
Et, remettant son bonnet sur sa tête, il se retira.
Les vivats et les applaudissements l’accompagnèrent.
— Il faut, cependant, que force reste à la loi ! dit le commissaire.