» Il n’échappera ni à la perspicacité de Votre Majesté, ni à sa haute sagesse, que, pour atteindre ce but salutaire, il est bien désirable que les affaires de Paris soient envisagées sous leur aspect véritable, et que l’Europe, rendant justice aux motifs qui m’ont dirigé, entoure mon gouvernement de la confiance qu’il a droit d’en espérer. Que Votre Majesté veuille bien ne pas perdre de vue que, tant que le roi Charles X a régné sur la France, j’ai été le plus soumis et le plus fidèle de ses sujets, et que ce n’est qu’au moment où j’ai vu l’action des lois paralysée, et l’exercice de l’autorité royale totalement anéanti, que j’ai cru de mon devoir de déférer au vœu national en acceptant la couronne à laquelle j’ai été appelé. C’est sur vous, sire, que la France a surtout les yeux fixés : elle aime à voir dans la Russie son allié le plus naturel et le plus puissant ; j’en ai pour garantie le noble caractère et toutes les qualités qui distinguent Votre Majesté impériale.
» Je la prie d’agréer les assurances de la haute estime et de l’inaltérable amitié avec laquelle je suis,
impériale, le bon frère,
» Louis-Philippe. »