— Ah ! c’était autre chose, celui-là !… c’était un roi de vieille date ; il y avait la tradition… C’était un Bourbon, et non un Valois.
— Chut ! ne dites pas de ces choses-là ici !
— Est-ce de la honte ou du repentir ?
Oudard haussa les épaules.
— Vous êtes incorrigible ! dit-il.
Il se fit un nouveau silence de quelques instants.
— Ainsi, dit-il, vous n’avez pas envie de voir le roi !
— Aucunement.
— Mais, s’il avait envie de vous voir, lui ?…
— Le roi ?… Allons donc !
— Si j’étais chargé de vous désigner une heure d’audience ?
— Vous comprenez, mon cher, que je n’aurais pas le mauvais goût de la refuser… Mais je ne crois pas que vous ayez reçu cette mission.
— Eh bien, c’est ce qui vous trompe encore : le roi vous attendra demain matin, à huit heures.
— Ah ! mon cher, comme le roi va me trouver désagréable !
— Pourquoi cela ?
— Mais parce que je suis parfaitement maussade quand on me fait lever à ces heures-là.
— Voulez-vous dîner aujourd’hui avec moi ?
— Et avec qui encore ?
— Lamy et Appert… Cela vous va-t-il ?
— Très-bien.
— Alors, à ce soir, six heures.
Nous échangeâmes une poignée de main, et nous nous séparâmes.
Je profitai de ce que j’étais au Palais-Royal pour y faire une série de visites. J’allai voir d’abord Lassagne, qui se montra bon, excellent et spirituel comme toujours ; puis Ernest, que je trouvai grandi d’un cran ; puis mon ami de la Ponce, qui crut que, selon mes anciennes habitudes, je venais l’inviter à prendre son manteau et son chapeau ; puis, enfin, M. Deviolaine.
Ainsi que d’ordinaire, j’entrai dans son cabinet sans être