On le voit, l’histoire avait tout prévu, et me fournissait un cadre qui, depuis quatre cents ans, attendait son tableau.
Cette ossature trouvée, dans les personnages de Savoisy, de Bérengère et d’Yaqoub, mon drame ayant, pour ainsi dire, sa tête, son cœur et ses jambes, il fallut trouver les bras, les muscles, les chairs et le reste de son anatomie. Ce fut, alors, la besogne de l’histoire ; l’histoire tenait en réserve Charles VII, Agnès, Dunois ; — et toute cette grande lutte de la France contre l’Angleterre vint tourner autour de l’amour d’un Arabe pour la femme de l’homme qui l’avait fait prisonnier, et transporté d’Afrique en France.
J’ai assez nettement exposé, je crois, les emprunts que j’ai faits, pour le fond, à Gœthe, à Corneille, à Racine et à Alfred de Musset ; je vais les rendre encore plus palpables par la citation ; car, puisque je suis en train de me critiquer moi-même, il faut que j’aille jusqu’au bout, quitte à rester, aux yeux de mes lecteurs, solus, pauper et nudus, comme Adam dans le paradis terrestre, ou comme Noé au pied de sa vigne !