» Mais, je le répète, que ce découragement ne soit contagieux pour personne. Ne défendez pas surtout le mérite de l’ouvrage écarté comme l’unique création à laquelle vous serez jamais intéressé. N’imitez pas tel jeune homme qui se cramponne à son premier drame, comme une vieille femme à son premier amour. Point de ces colères d’enfant contre la borne où vous vous êtes heurté. Il faudrait oublier jusqu’à une injustice dans les travaux d’un meilleur ouvrage. Que vos explications devant le public n’aillent pas ressembler à une apologie, et songez encore moins à vous retrancher dans quelque haineuse préface, à vous créneler dans une disgrâce, pour tirer, de là, sur tous ceux que vous n’avez pas pu séduire. Du haut de son buisson, la pie grièche romantique dispute peut-être avec le croquant ; mais, si, au pied du chêne où il s’est posé un moment, l’humble passereau, toujours moqueur et bon compagnon, entend se rassembler des voix discordantes, il va chercher, plus loin des échos favorables.
» Je ne finirai pas sans consigner ici un aveu dont je n’ai pu trouver la place dans la rapide esquisse de cet avertissement. Je déclare que je dois l’idée première de la partie bouffonne de cette comédie à une grave tragédie allemande ; plusieurs détails relatifs à la nourrice Jourdan, à un excellent livre de M. Mortonval ; la réminiscence d’un sentiment de prêtre amoureux, au chapitre vii du roman de Cinq-Mars,