— Il l’a cherché pendant six semaines, et ne l’a point trouvé.
— Alors, il n’a rien ajouté au manuscrit primitif ?
— Si fait, il l’a récrit.
— Ensuite ?
— C’est mieux écrit, mais ce n’est pas plus jouable.
— De sorte que voilà déjà deux auteurs ?
— Ne vous inquiétez pas de Janin.
— Pourquoi cela ?
— Parce que, ce matin, manuscrit à lui, manuscrit à M. Gaillardet, il a tout pris à brassée, et a tout jeté sur le canapé de Georges en me disant : « Allez au diable, vous et votre drame ! »
— Alors, vous êtes venu à moi ; merci !
— Qu’est-ce que cela vous fait, mon ami ? Lisez cela.
— Mais je vous dis que je suis très-faible, que je ne puis pas même lire.
— Je vous enverrai Verteuil ; il vous lira la pièce : il lit très-bien.
— Et je n’aurai pas de désagrément avec votre jeune homme ?
— Un mouton, mon cher !
— Je comprends, et vous voulez le tondre ?
— Il n’y a pas moyen de parler sérieusement avec vous.
— Envoyez-moi Verteuil.
— Quand ?
— Quand vous voudrez.
— Dans une heure, il sera ici.
— Eh bien, vous vous en allez ?
— Je n’ai garde de rester.
— Pourquoi cela ?
— Vous n’auriez qu’à vous dédire.
— Oh ! je ne m’engage à rien.
— C’est inutile, puisque vous vous êtes engagé.
— À quoi ?
— À me livrer la pièce faite dans quinze jours.
— Harel !