Aller au contenu

Page:Dumas - Mille et un fantômes, 1849, tome I.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
LES MILLE ET UN FANTÔMES.

le tonnerre grondait ; mais rien n’avait pu disperser la populace curieuse ; les quais, les ponts, les places étaient encombrés ; — les rumeurs de la terre couvraient presque les rumeurs du ciel. — Ces femmes, qu’on appelait du nom énergique de lécheuses de guillotine, la poursuivaient de malédictions. — J’entendais ces rugissements venir à moi comme on entend ceux d’une cataracte. Longtemps avant que l’on pût rien apercevoir, la foule ondula ; enfin, comme un navire fatal, la charrette apparut, labourant le flot, et je pus distinguer la condamnée, que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais vue.