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LES MILLE ET UN FANTÔMES.

regards dans sa plus complète majesté. Leurs cimes orageuses se perdent dans les nues, couvertes de neiges éternelles ; leurs immenses forêts de sapins se penchent sur le miroir poli de lacs pareils à des mers ; et ces lacs, jamais une nacelle ne les a sillonnés, jamais le filet d’un pêcheur n’a troublé leur cristal, profond comme l’azur du ciel ; — la voix humaine y retentit à peine de temps en temps, faisant entendre un chant moldave auquel répondent les cris des animaux sauvages ; chant et cris vont éveiller quelque écho solitaire, tout étonné qu’une rumeur quelconque lui ait appris sa propre existence. — Pendant