Page:Dumas - Vingt ans après, 1846.djvu/210

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D’Artagnan et Porthos sautèrent l’un sur Vulcain, l’autre sur Bayard ; Mousqueton enfourcha Phébus.

— Suivez-moi ! cria d’Artagnan.

— En route, dit Porthos.

Et ils enfoncèrent l’éperon dans les flancs de leurs nobles coursiers, qui partirent par la rue Saint-Honoré comme une tempête furieuse.

— Eh bien ! monsieur le baron, je vous avais promis de l’exercice, vous voyez que je vous tiens parole. — Oui, mon capitaine, répondit Porthos.

Ils se retournèrent. Mousqueton, plus suant que son cheval, se tenait à la distance obligée. Derrière Mousqueton galopaient les dix gardes.

Les bourgeois ébahis sortaient sur le seuil de leur porte, et les chiens effarouchés suivaient les cavaliers en aboyant.

Au coin du cimetière Saint-Jean, d’Artagnan renversa un homme ; mais c’était un trop petit évènement pour arrêter des gens si pressés. La troupe galopante continua donc son chemin comme si les chevaux eussent eu des ailes.

Hélas ! Il n’y a pas de petits événements dans ce monde, et nous verrons que celui-ci pensa perdre la monarchie.