Page:Dumas - Vingt ans après, 1846.djvu/222

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Trois heures après ils furent dépassés par une espèce de courrier couvert de poussière : c’était un homme envoyé par le duc et qui portait au cardinal une lettre dans laquelle, comme l’avait promis le prince, il rendait témoignage de ce qu’avaient fait Porthos et d’Artagnan.

Mazarin avait passé une fort mauvaise nuit, lorsqu’il reçut cette lettre dans laquelle le prince lui annonçait lui-même qu’il était en liberté et qu’il allait lui faire une guerre mortelle.

Le cardinal la lut deux ou trois fois, puis la pliant et la mettant dans sa poche :

— Ce qui me console, dit-il, puisque d’Artagnan l’a manqué, c’est qu’au moins en courant après lui, il a écrasé Broussel. Décidément le Gascon est un homme précieux, et il me sert jusque dans ses maladresses.

Le cardinal faisait allusion à cet homme qu’avait renversé d’Artagnan au coin du cimetière Saint-Jean, à Paris, et qui n’était autre que le conseiller Broussel.