Page:Dumas - Vingt ans après, 1846.djvu/609

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— Non, merci. — Arrêtés à quatre et réunis, je crois que nous ne risquons plus rien. Au bout de vingt-quatre heures nous sommes tous quatre dehors. — Mon cher, depuis que j’ai tué Châtillon, l’adoration des dames de Saint-Germain, j’ai trop d’éclat autour de ma personne pour ne pas craindre doublement la prison. La reine serait capable de suivre les conseils de Mazarin en cette occasion, et le conseil que lui donnerait Mazarin serait de me faire juger. — Mais pensez-vous donc, Aramis, qu’elle aime cet Italien au point qu’on le dit ? — Elle a bien aimé un Anglais ! — Eh ! mon cher, elle est femme. — Non pas : vous vous trompez, Athos, elle est reine  ! — Cher ami, je me dévoue, et vais demander audience à Anne d’Autriche. — Adieu, Athos, je vais lever une armée. — Pourquoi faire ? — Pour revenir assiéger Rueil. — Où nous retrouverons-nous ? — Aux pieds de la potence du cardinal.

Et les deux amis se séparèrent, Aramis pour retourner à Paris, Athos pour s’ouvrir par quelques démarches préparatoires un chemin jusqu’à la reine.