Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/109

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secousses ; ses dents claquaient, ses mains étaient froides, une violente agitation nerveuse s’emparait de toute sa personne.

Je lui parlai, il ne me répondit pas.

Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de se laisser conduire.

A la porte nous retrouvâmes une voiture. Il était temps.

A peine y eut-il pris place, que le frisson augmenta et qu’il eut une véritable attaque de nerfs, au milieu de laquelle la crainte de m’effrayer lui faisait murmurer en me pressant la main.

“ Ce n’est rien, ce n’est rien, je voudrais pleurer. ” Et j’entendais sa poitrine se gonfler, et le sang se portait à ses yeux, mais les larmes n’y venaient pas.

Je lui fis respirer le flacon qui m’avait servi, et quand nous arrivâmes chez lui, le frisson seul se manifestait encore.

Avec l’aide du domestique, je le couchai, je fis allumer un grand feu dans sa chambre, et je courus chercher mon médecin à qui je racontai ce qui venait de se passer.

Il accourut.

Armand était pourpre, il avait le délire, et bégayait