je vis à une fenêtre d’un des grands cabinets du restaurant Marguerite, appuyée sur le balcon, effeuillant un à un les camélias de son bouquet.
Un des deux hommes était penché sur son épaule et lui parlait tout bas.
J’allai m’installer à la Maison-d’or, dans les salons du premier étage, et je ne perdis pas de vue la fenêtre en question.
A une heure du matin, Marguerite remontait dans sa voiture avec ses trois amis.
Je pris un cabriolet et je la suivis.
La voiture s’arrêta rue d’Antin, n° 9.
Marguerite en descendit et entra seule chez elle.
C’était sans doute un hasard, mais ce hasard me rendit bien heureux.
A partir de ce jour, je rencontrai souvent Marguerite au spectacle, aux Champs-Élysées. Toujours même gaieté chez elle, toujours même émotion chez moi.
Quinze jours se passèrent cependant sans que je la revisse nulle part. Je me trouvai avec Gaston à qui je demandai de ses nouvelles.
“ La pauvre fille est bien malade, me répondit-il.
— Qu’a-t-elle donc ?
— Elle a qu’elle est poitrinaire, et que, comme