Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/142

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— Je le sais.

— Qui vous l’a dit ?

— Tout le monde le savait ; je suis venu souvent savoir de vos nouvelles, et j’ai appris avec plaisir votre convalescence.

— On ne m’a jamais remis votre carte.

— Je ne l’ai jamais laissée.

— Serait-ce vous ce jeune homme qui venait tous les jours s’informer de moi pendant ma maladie, et qui n’a jamais voulu dire son nom ?

— C’est moi.

— Alors, vous êtes plus qu’indulgent, vous êtes généreux. Ce n’est pas vous, comte, qui auriez fait cela, ajouta-t-elle en se tournant vers M. de N…, et après avoir jeté sur moi un de ces regards par lesquels les femmes complètent leur opinion sur un homme.

— Je ne vous connais que depuis deux mois, répliqua le comte.

— Et monsieur qui ne me connaît que depuis cinq minutes. Vous répondez toujours des niaiseries.

Les femmes sont impitoyables avec les gens qu’elles n’aiment pas.

Le comte rougit et se mordit les lèvres.

J’eus pitié de lui, car il paraissait être amoureux comme